VI - L’eau  et l'électricité  /  l'eau et la force motrice au village (utilisation de l’énergie hydraulique).

1 - Généralités.
  L’emploi de l’eau pour diminuer le travail de l’homme dans la pénible tâche de broyage du grain et la fabrication de la farine de céréale, remonte à la plus haute antiquité. A l’origine, la meule était actionnée par  des esclaves puis par des animaux. Par la suite, l’élément moteur fut trouvé dans la force de l’eau et des  vents.
  Les moulins sont introduits dans nos pays au XIIème siècle et dépendent alors des châteaux et des  monastères.
  L’abolition des privilèges en 1789 favorise leur construction et leur prolifération.
Les moulins à eau se situent sur des bras de rivière ou en aval d’étangs.
(se référer à l’article de A.MERTEN dans le bulletin N°23 du groupe de recherche sur l’histoire de THIN  Le MOUTIER)
  A l’aube du XIXème siècle, le village de THIN LE MOUTIER compte deux moulins à eau.
2 - Moulin situé sur le bras du Thin au lieudit "le Moulin".
21 - Moulin à farine jusqu’en 1905/1908.             
 Il était situé sur le bras du Thin, en plein milieu du village.
L’emplacement est encore visible dans la cour de ferme de Mr Guy MILLET, à l’extrémité ouest de la rue de  la croisette.














 


Ce moulin est exploité au fils des années par différentes familles de meuniers. Il utilise bien  sûr la force  motrice pour actionner l’ensemble des installations, ce à l’aide d’une roue à aubes dont il ne subsiste à ce jour que la chute d’eau du château;

















 

22-Brosserie à partir de 1908/1910.
  Dans les années 1905/1908, la famille HIGUET Charles le transforme en usine « brosserie » où l’on y fabrique des balais brosse  " fins et demi fins".
  La famille HIGUET met en service  en 1910, une génératrice installée alors sur la roue hydraulique existante,  utilisée auparavant en qualité de force motrice.
  Ainsi, on y fabrique de l’électricité qui sera utilisée pour :
- Le fonctionnement de la fabrique de bois de brosse.
- L’éclairage d’une partie du village (rive droite).
3 - Moulin situé sur canal d’écoulement d’un étang au lieudit " le petit moulin".
(lieudit plus couramment appelé "la mécanique" à 1km du village en direction de Clavy-warby).
  A cet endroit a été installée une retenue d’eau (étang de la mécanique) recueillant les eaux des sources de St Pierre et de St Martin.
  Un moulin y a été construit et il est alimenté par l’eau qui s’engouffre dans un canal d’écoulement relié à l’étang  et déversant  ses eaux sur une roue hydraulique.
Ce moulin figurait déjà sur la carte de Cassini de 1770.
Evolution  du "moulin".
 -En 1832, la famille Dapremont  construit, à proximité du moulin, une maison d’habitation.
 -En 1840,  «  le moulin » change d’utilisation et la roue entraine alors des machines de filature.
 -
En 1890, « le moulin » change à nouveau d’utilisation et se transforme en fabrique de bois de brosse.
 
  Les installations seront utilisées en qualité de fabrique de bois de brosses jusqu’en 1962, année de cessation d’activités de la famille Higuet, dernier exploitant.
 Il est rappelé que les bâtiments comprenaient une scierie et un espace de tournage du bois.
Aujourd’hui ne subsiste que l’étang dont l’écoulement alimente un bras d’eau qui se jette dans le Thin amont de la ferme de Gironval. L’étang est surplombé d’un magnifique gite rural , le tout appartenant à la famille Fostier-Ledoux résidant à la Basse Touligny.



















 4- Cas particulier du moulin de Gironval. (actuellement ferme auberge de Gironval  route de Clavy-warby).
Bien que non mentionné sur le cadastre de 1820 puisque construit en 1840, le moulin a sans doute existé à cet endroit dans des temps plus reculés.
  Ce moulin a été installé sur une dérivation du Thin créée à une centaine de mètres en amont des bâtiments et maison d’habitation. Cette dérivation permettait d’alimenter en eau , une roue hydraulique qui est encore en place à ce jour mais immobile.
- A l’arrêt de ce moulin, les lieux se sont transformés en ferme d’élevage, exploitée par Maxime ADNET   et  son épouse Ludivine.
- En 1990, l’exploitation a été achetée par Agnès et Bruno AYER qui l’on restaurée, développée et  transformée en magnifique "ferme auberge" très fréquentée.
















 

5 - Autres moulins.
Dans des temps très reculés, il existait également deux moulins dans la vallée du Thin, au niveau du relais. La pâture située entre le thin et la route du relais (face la bergerie MOUCHENE)  constituait selon les besoins desdits moulins une retenue d’eau  destinée à les alimenter. Par barrage de l’eau au relais , cette pâture se transformait en « étang » sous l’arrivée des eaux en provenance du Thin et du bras du thin (les fosses).
6 - Cas particulier des scieries.
Outre les moulins et brosseries cités ci-dessus, il existait au village d’autres entreprises qui recouraient plus ou moins à l’utilisation de l’eau surtout pour la fourniture de vapeur.
Citons: 
 
- La scierie France à la Croiseau. - La scierie Briatta à Froidmont.
- La scierie Higuet au fond du jardin Higuet / Tisserand / Pujo. - La scierie Velpry  à la croisette.




 7 - Activités diverses (utilisant l’eau)

-Les bouilleurs de crus:
 Autrefois ils passaient chaque année, en cour d’hiver et s’installaient:
-Soit à la grand fontaine.
-Soit à l’épinette.
-Les pressoirs à huile, à cidre:
-Il existait un pressoir à la Croiseau chez Camille QUINART.
-Il existait également un pressoir à la Brassine.




VII - Les baignades dans le THIN.
  Le département des ARDENNES n’est pas un département privilégié en matière d’ensoleillement et les lieux de baignade sont plutôt rares. Lorsqu’ils existent-ils ne sont pas très fréquentés a cause de la température extérieure  et surtout de la température de l’eau.
  Il n’empêche que THIN  LE  MOUTIER   a sa plage ! où donc peut elle se situer ?
  Rares sont ceux qui sauront répondre à moins qu’ils aient été enfants en bas âge en 1976 ou lors de toute autre année de
 canicule.
  En fait la plage de THIN n’est autre qu’une courbe élargie de la rivière située à mi distance entre la fontaine de l’épinette et le pont du relais. C’était l’endroit où se retrouvait une partie des enfants du village pour batifoler dans une eau bien fraiche car à cet endroit , deux sources jaillissent de la colline.



















 Outre cet endroit, il arrivait que les enfants se baignent dans le Thin soit au bassin de la grand fontaine (en cachette de leurs parents) soit encore à la Haize ou plus simplement encore au fond du jardin familial.
  Il est vrai qu’autrefois, l’automobile n’existait pas ou était rare et l’on se contentait des "distractions" locales même si elles devaient être bien fraiches mais néanmoins vivifiantes et purifiantes.