Les dernieres expressions
Les expressions
"coiffer sur le poteau" : Etre battu de justesse. l'expression est apparue dans la première moitié du 20ème dans le monde des courses de chevaux. La coiffe étant la tête, le verbe "coiffer" prit à peu près à la même époque le sens de "dépasser d'une tête" lors d'une course. "Coiffer" un adversaire consistant donc à atteindre la ligne d'arrivée juste avant lui. Ainsi on "coiffe un concurrent". Quant au "poteau" il s'agit de celui qui marquait la ligne d'arrivée sur les terrains de course. Le cheval qui devançait d'une simple tête celui qui se trouvait derrière lui, devant ce dit poteau, remportait la course.
battre sa coulpe": avouer sa culpabilité, reconnaitre ses torts. Le terme "coulpe" vient de "culpa" que l'on trouve dans l'expression "mea culpa". Cette expression date du 12ème. A cette époque, les moines devaient périodiquement avouer publiquement leurs péchés, appelés "coulpes", pour les voir réparés. Lors de séances d'aveux, ils devaient se frapper la poitrine avec le poing. Tout en effectuant ce geste de pénitence, le religieux devait dire à voix haute "mea culpa" , c'est à dire "ma faute". Cet acte de repentance pouvait être également pratiqué par la population afin de montrer sa foi. Aujourd'hui cette locution est la seule survivance du terme "coulpe". Tout comme le mot, la pratique a disparu au fil des siècles. Seule reste l'expression "battre sa coulpe" qui a quitté le domaine religieux.
"s'emmêler les pinceaux" : s'embrouiller, se tromper, ne pas avoir une vision claire d'une situation et en conséquence agir de façon confuse. Expression relativement récente. En effet la langue française la doit à l'argot du 20ème. Le mot "pinceau" comme celui de "pince" étaient utilisés à l'époque pour désigner la main et le pied, et de manière générale l'extrémité d'une chose.Celui qui s'emmêlait les "pinceaux" s'emmêlait au sens propre les pieds ou les mains dans l'exécution d'une tâche ou bien au sens figuré , était plongé dans un état de confusion mentale face à une situation donnée. Ainsi en s'emmêlant les pinceaux il est fort fréquent que l'on se prenne les pieds dans le tapis.
"une bonne poire": personne qui peut être facilement dupée. Son caractère la pousse à la naiveté et elle se laisse aisément mener par le bout du nez. On fait ainsi référence à ce fruit depuis le 19ème. Le choix de la poire s'explique car lorsqu'elle est mure, elle tombe facilement du poirier. Nul besoin de grimper à l'arbre pour la cueillir. La métaphore est donc claire. "Une bonne poire" se fait cueillir aussi facilement que le fruit, sans effort. "Une bonne poire" est donc la cible parfaite pour tous les escrocs.Elle est très facile à berner. Pour atténuer la dureté péjorative de la métaphore, le langage y adjoint l'adjectif "bonne". "à la saint glinglin" :ce qui doit avoir lieu "à la saint glinglin" n'arrive jamais. Il s'agit en effet d'un jour fictif auquel il est fait référence pour fixer à une date éloignée et indeterminée, la réalisation d'un évènement. Apparue à la fin du 19ème, l'expression utilise le mot "saint" par déformation de "seing" du latin "signum" qui désigne une signature. Mais en ancien français il désignait une cloche. Quant à "glinglin" deux hypothèses existent. Pour certains linguistes il s'agit du doublement de l'onomatopée "glin", le son produit par les cloches. Pour d'autres "glinglin" viendrait du verbe "glinguer" signifiant "sonner". Dans les deux cas "à la saint glinglin" signifie "quand les cloches sonneront". Le problème est que nul ne sait de quelles cloches il s'agit. Et quand sonneront elles ? Peut être "quand les poules auront des dents".
"rester en carafe" : nEtre abandonné, être oublié et resté en plan. Cette expression date du 19ème. Dans le langage argotique la "carafe" désignait la bouche ou la gorge, qui à l'image de la carafe accueille des liquides variés.Mais cette zone de notre anatomie nous sert aussi à parler. Or quand les mots manquent lors d'un discours ou d'une prise de parole quelconque, on reste bouche bée. Les mots font défaut. Celui qui voudrait s'exprimer peut alors connaitre un sentiment d'abandon. Le lien est donc établi entre la bouche c'est à dire la carafe, et le fait d'être en plan.
"est dans mes cordes" : tâche relevant des compétences de celui qui le dit. On doit cette expression au vocabulaire médical du 19ème. Dès le début du siècle, une corde désignait une note de musique. Ainsi on parlait de "cordes élevées". L'expression signifie qu'un chanteur a la possibilité physique d'interpréter une mélodie, car elle convient à son registre vocal et aux capacités de ses cordes vocales. Il a par ailleurs le niveau technique suffisant pour interpréter le morceau. Par la suite on a utilisé cette formule dans d'autres domaines que la musique pour qualifier toute action parfaitement réalisable. En quelque sorte celui qui l'utilise fait savoir à ses interlocuteurs qu'il ne sera pas dans les cordes en effectuant la tâche en question.
"la chasse aux sorcières" : poursuites organisées,parfois injustes,par un régime contre leurs opposants. Cette expression vient de l'anglais américain. Elle fut utilisée par l'écrivain Arthur MILLER au sujet des persécutions maccarthystes aux USA au milieu du 20ème, dont le but était d'éradiquer les communistes. Pour traiter de cette situation l'écrivain la compara avec l'épisode des sorcières de Salem au 17ème. A l'époque dans le massachusetts, des filles avaient accusé certains concitoyens de les avoir envoûtées et d'être des sorciers ou des magiciens, alliés de Satan. Dominée par le puritanisme la communauté prêta foi aux accusations. Elles entrainèrent des condamnations et l'exécution pour sorcellerie de 25 personnes en 1692. De nos jours, l'expression s'applique à toute organisation qui cherche à se débarrasser de certains de ses membres en raison de leurs opinions.
"vernissage" : réception organisée par un artiste afin d'inaugurer une exposition. Il s'agit donc d'une fête destinée aux proches et critiques d'art. On utilise ce terme avec cette signification précise depuis le 18ème en raison d'une pratique particulière. Le jour de l'inauguration d'une exposition, l'artiste passait lui même une dernière couche de vernis sur ses oeuvres, le plus souvent réalisées à la peinture à l'huile, afin qu'elles soient les plus belles possibles.De nos jours les artistes ne mettent plus de couche de vernis sur leurs oeuvres lors des vernissages, mais le terme perdure dans le langage courant.
"république bananière": désigne depuis plus d'un siècle de manière satirique toute forme de régime politique en apparence démocratique mais en réalité dictatorial et corrompu. Depuis le Honduras , la société United Fruit Company, producteur mondial de bananes, détenait dès le début du 20ème un quasi monopole sur ce secteur en amérique latine et aux Caraïbes. Elle aurait financé et manipulé de très nombreuses dictatures et financé différents coups d'état dans cette zone de la planète,pour le compte des Etats Unis. La corruption de ces pays , par ailleurs des producteurs de bananes, est à l'origine de l'expression.
"boute-en-train" : personne enjouée qui communique aisèment sa bonne humeur à son entourage. plusieurs hypothèses existent quant à son origine. D'abord selon le dictionnaite de l'académie française de 1762 ce terme désignait un oiseau, sorte de passereau "qui servait à faire chanter les autres" . Mais on fait également remarquer que le verbe "bouter" signifiait en ancien français "mettre". Au 17ème pour dire "en action" on utlisait la formule "en train". Donc "bouter" "en train" signifiait "mettre en action". Or le boute-en-train est précisément celui qui sort un groupe de la passivité pour l'encourager à être joyeux et animé. Enfin on évoque l'expression "boutre en train" pour désigner un cheval stérile utilisé pour trouver des juments fertiles, destinées à la reproduction aves un étalon.
"prendre la poudre d'escampette" : s'enfuir ou déguerpir pour échapper à une situation inconfortable. Si plusieurs hypothèses coexistent quant à son origine, toutes indiquent que le terme "escampette" provient "d'escamper" venant de l'italien "scampare" signifiant s'enfuir. Quand à la "poudre", pour certains il s'agit d'une référence directe aux faux remèdes très courants au 17ème. Vendus comme remèdes à large spectre, prétendument miraculeux, les malades espéraient grâce à eux échapper à la maladie. On trouve donc bien l'idée de fuite face à une situation délicate. Mais pour d'autres la "poudre" serait plutôt de la poussière. Une poussière bien particulière qui aurait trait à la fuite. Il s'agirait en effet de celle qu'une personne qui fuit soulève sur son passage. Le fuyard produirait ainsi la poudre de sa propre escampette.
"pour des prunes": Si une action compte pour des prunes, elle n'a eu aucun effet. Elle fut inutile et ne compte pour rien. Si l'expression date du 16ème, "des prunes" signifiait déja quelque chose sans valeur 3 siècles plus tôt. Au 12ème les croisés français essuient un résultat déplorable. Lors de cette seconde croisade, ils ne remportent en effet aucune bataille. A défaut de victoire ils revinrent avec des pieds de prunier de Damas dont ils avaient adoré les fruits en Orient et qu'ils offrirent au souverain. Celui ci leur aurait alors demandé, étonné et contrarié, s'ils étaient aller combattre pendant une si longue période "pour des prunes". Le fruit n'étant pas connu en Europe, la référence marquent les esprits et l'expression serait ainsi entrée dans le langage.
"c'est coton" : c'est difficile, c'est pénible. Dans l'argot du 19ème le mot "coton" signifie "difficile". Pour comprendre pourquoi cette fibre végétale a acquis cette signification, il faut rappeler le caractère extrémement fastidieux de sa production, notamment si l'on voulait fabriquer du coton de bonne qualité. Il fallait dans ce cas que les ouvriers soient particulièrement attentifs à leurs gestes afin de tisser sans irrégularité ni imperfection. Application à laquelle s'ajoutaient des risques en terme de santé pour ceux qui travaillaient dans les locaux de la filature ou de tissage dont l'air pouvait être saturé de poussières. Au départ cantonné au domaine industriel, l'expression "c'est coton" s'en est émancipée au cours du 19ème pour s'appliquer au sens figuré à toute activité contraignante ou déplaisante.
"sous la houlette": sous le commandement, la protection ou la conduite d'une autre personne. Ainsi par exemple des adolescents qui souhaitent devenir sportifs professionnels peuvent être plaçés pour la durée d'un stage "sous la houlette" d'un entraineur célèbre et respecté. Cette expression est une métaphore pastorale datant du 13ème. La houlette est en effet un bâton de berger particulier utilisé depuis cette époque. Sa forme recourbée en son extrémité forme un crochet, un peu à la façon de la crosse des évêques. Grâce à cet appendice on peut attraper facilement les animaux par leur pattes. De plus à son extrémité se trouve une plaque métallique incurvée, qui permet aux bergers de saisir et de projeter des cailloux ou des mottes de terre sur les animaux, brebis, vaches ou moutons, qui sortiraient du troupeau.
"un malabar" : un homme ayant une grande force physique. Mais le terme "malabar" est avant tout le nom d'une région située sur la côte ouest de l'Inde et la dénomination des gens d'origine indienne vivant à la Réunion et à l'ile Maurice. On commeça à dire "malabar" pour un homme costaud au 19ème.L'esclavage venait d'être aboli en France et dans certaines colonies on manquait de main d'oeuvre. Les autorités firent donc venir des hommes de l'étranger, notamment des personnes originaires de la région de Malabar et vivant à la Réunion. Ces individus durent alors impressionner par la charge de travail qu'ils parvenaient à abattre.Leur nom devint naturellement synonyme de force. Bien plus tard en 1959, la marque des chewing-gums " Malabar" fur créée.
"dernier carat" : signifie "dernière limite" dans le temps. Depuis le 19ème on utilise cette expression à propos d'un délai à respecter. L'idée centrale est donc celle de la précision. Or cette expression trouve justement son origine dans un domaine où la précision est primordiale, la joaillerie. En effet depuis le Moyen Age on mesure la pureté de l'or grâce à un indice commun, le carat, dont la valeur maximale est 24. Il est impossible d'aller au delà de 24 carats. A ce niveau le métal précieux est dit totalement pur. Il ne contient aucune part d'un autre métal. Il est fait à 100% d'or. Cette limite indépassable a été reprise par la suite pour exprimer l'idée d'une autre limite, temporelle cette fois. A la fois symbole de perfection et limite infranchissable, ce "dernier carat" est autant une borne naturelle qu'un impératif dont on s'attend à ce qu'il soit respecté.
"il n'y a pas le feu au lac" : signifie que rien ne presse,qu'il n'y a pas lieu de se précipiter. Au milieu du 20ème et même encore aujourd'hui on dit "il n'y a pas le feu". C'est aisément compréhensible. S'il n'uy pas pas le feu, rien n'oblige à se presser et on peut donc prendre son temps. Plus tard l'expression "au lac" fût accolée à l'expression d'origine en référence au lac Léman pour railler la légendaire lenteur suisse.
"il n'y a pas le feu au lac" : signifie que rien ne presse,qu'il n'y a pas lieu de se précipiter. Au milieu du 20ème et même encore aujourd'hui on dit "il n'y a pas le feu". C'est aisément compréhensible. S'il n'uy pas pas le feu, rien n'oblige à se presser et on peut donc prendre son temps. Plus tard l'expression "au lac" fût accolée à l'expression d'origine en référence au lac Léman pour railler la légendaire lenteur suisse.
"mauvais coucheur" : "un mauvais coucheur" est une personne désagréable, difficile à vivre et dont la sociabilité est limitée. Au 16ème, dans les auberges, il était de coutume pour les quidams de dormir à plusieurs dans le même lit. On partageait ainsi sa couche de manière aléatoire avec d'autres voyageurs. Frappé de malchance, vous pouviez passer une nuit fort agitée si votre compagnon ronflait ou bougeait beaucoup. Ces personnes remuantes ou bruyantes furent appelées "mauvais coucheurs", et pouvaient par ailleurs montrer leur irascibilité si la remarque leur en était faite. La pratique de partager son lit a disparu mais le langage a subsisté avec une autre signification.
"au temps pour moi" : cette locution permet à une personne de reconnaitre son erreur et d'adapter son avis en fonction de celle ci. S'il est fréquent de voir écrit "autant pour moi", l'Académie française est formelle : l'orthographe à retenir est "au temps pour moi" et cette ortographe découle précisément de l'origine de l'expression. Dans le langage militaire l'injonction "au temps" est utilisée pour commander la reprise d'un mouvement depuis le commencement. l'dée est donc de reprendre pour corriger. Ainsi il est naturel que cette injonction appliquée à soi même se traduise par "autant pour moi".
Quant à la version familière "autant pour moi" largement employée de nos jours, personne n'est capable de la dater précisément.
"une mine de papier mâché": présenter un visage pâle,fatigué voire flétri et maladif. Date du 19ème. mais le papier mâché fut inventé beaucoup plus tôt.On le trouve en Chine au 8ème siécle, mélange de papier mouillé, de colle, de plâtre et d'eau, à la couleur blanchâtre et à la texture granuleuse. Utilisé pour réaliser des petits objets ou meubles ou pour fabriquer des poupées avant l'arrivée du plastique. A voir ces figurines, on comprend pourquoi une mine de papier mâché est une excellente métaphore de la fatigue physique comme morale. Les visages des figurines ont les traits tirés du fait de l'évaporation de l'eau laissant le papier et le plâtre secs et flétris.
"pot pourri": mélange de choses diverses. Il peut s'agir d'un livre, d'un morceau de musique. Au 17ème il était courant de cueillir des fleurs très odorantes pour les faire sècher ou pourrir et de les mélanger à des essences rares et du sel. On enfermait ensuite le tout dans des pots dont le couvercle était ajouré. la pâte en putréfaction libèrait des parfums qui s'échappaient par les orifices et embaumait agréablement les habitations pendanrtde longs mois. Très vite le "pot pourri" a désigné un assemblage d'éléments divers ou chantés.
"semer la zizanie": faire naître la discorde dans un groupe, rompre la bonne entente générale.Cette expression n'est apparue qu'au 16ème même si son origine est plus ancienne, "zizanie" vient du latin "zizania" qui désigne une mauvaise herne appelée scientifiquement "l'ivraie". Cette mauvaise herbe peut ruiner les récoltes car elle pourrit les éléments qui poussent autour d'elle. Zizanie prit tout naturellement le sens figuré de la mésentente.
"tirer son épingle du jeu" : bien se tirer d'affaire.tirer un bénéfice d'une situation ou du moins s'en tirer sans perte. Expression du 15ème. A cette époqula mésentente.e , les fillettes jouaient au jeu dit "jeu des épingles". Celui ci consistait à l'aide d'une balle qu'elles envoyaient contre un mur , à déloger des épingles qui avaient préalablement été disposées dans un cercle sur le sol. L'objectif, pour chaque joueuse était de récupérer au moins l'épingle mise en jeu. Dès lors on comprend pourquoi "tirer son épingle du jeu" prit le sens de réussir à sauvegarder ses intérêts.
Cependant il faut souligner aussi l'allusion érotique contenue dans cette expression. L'épingle y serait la représentation symbolique du sexe masculin. Puisqu'à l'époque il n'existait pas de moyen de contraception efficace, il convenait pour les hommes voulant éviter de devenir père, de retirer au bon moment leur épingle du jeu amoureux.
"plein aux as" : Etre très riche. Origine controversée.Pour certains elle proviendrait de l'"as" une monnaie de bronze ou de cuivre de la Rome Antique. Ainsi une personne qui possèdait cette monnaie en grande quantité, aurait une fortune. La seconde hypothèse est souvent privilègiée. L'expression serait tirée du poker où l'as est une carte ayant une forte valeur. Dans ce jeu, si l'on a plusieurs as en main, on a de grandes chances de gagner la partie donc de gagner tout l'argent misé ( traduction de "full aux as").